La Hongrie d’hier et d’aujourd’hui

Je prends la plume sur le compte d’Isa, vu que j’ai oublié mon mot de passe…

Il est vraiment bien notre camping d’Hegyko, piscines (vivi, avec un « s » car il y a au moins 6 bassins d’eau thermale, eau changée quotidiennement). Mais le souvenir des thermes d’Heviz nous tarode.

OK, décision prise d’y aller à moto soit environ 120 kms et d’y passer la nuit. Passons sur le voyage, Isa vient d’en causer. Passons brièvement sur la ville d’Héviz, j’y reviendrai plus bas. Car il faut vous dire que l’hôtel réservé par Isa mérite qu’on s’y attarde.

Hotel Aquamarin d’Héviz. Comment dire… C’est un grand bâtiment, tout en longueur donc avec de loooonnnngs couloirs blancs, parfois quelques chaises simulent une salle d’attente. Oui car c’est un hôtel « thermal », il y a donc des médecins qui donnent consultations de même que des services comme par exemple des bains au sel, des massages, etc. Et puis il y a la partie bains avec  ses pensionnaires, estropiés en peignoir claudiquant de la piscine couverte au sauna, majoritairement hongrois mais aussi allemands et russe. Russes ! Le mot est lâché ! Nous sommes tombés dans une brèche de l’espace-temps, nous réveillant sous le régime de Brejnev, le personnel aimable comme une porte de prison, les petites chambres austères, le PQ rêche nous arrache le cul, ils sont dû conserver des stocks du dernier Plan Quinquennal soviétique ! Une horreur digne des romans d’espionnage.

La ville d’Heviz. Il y a une dizaine d’années, nous avions connu une petite ville de province avec son bassin d’eau thermal, son petit parking où il était facile d’y trouver sa place, sa boutique vendant les fameuses « frites » faisant office de bouée, bref un charme désuet et bien agréable. Dix ans plus tard, la petite bourgade a fait place a une ville nouvelle avec ses grands parkings payants, ses boutiques de fringues, ses restos « fast food », ses palaces 4 et 5 étoiles dont un spécial chinois (!?), ses nouvelles rues piétonnes, son joueur de flute de Pan et surtout ses hordes de touristes la frite en bandoulière qui déambulent au milieu des terrasses de cafés flambants neuves, pour certains en peignoir blanc***, décalage hallucinant entre ce tourisme de masse et ce besoin irrépressible de certains à se montrer « malades ».

La Hongrie a bien changé en 10 ans. Plus de Trabant, remplacées par des Mercedes, BMW, Volkswagen et autres marques japonaises, plus de vieux biclos rafistolés mais des vélos neufs et modernes, des scooters électriques, des parcs de jeux d’enfants dans chaque village, des pistes cyclables partout, des banques bien sûr avec ses distributeurs de billets, pour les champs des tracteurs ultramodernes qui roulent à 70km/h tractant leurs remorques remplies de céréales, des chantiers de constructions un peu partout pour des autoroutes ou de cités pavillonnaires, oui, le pays a changé. Il a bien gardé sa monnaie locale (Forint) et son niveau de vie nous est favorable. Si dans les petits troquets de villages nous sommes toujours bien accueillis, ce n’est pas du tout la même chose dans les centres urbains, supermarchés et autres hôtels et restaurants. Là, le personnel est distant voire carrément hostile. Est-ce la politique de Victor Orban soutenu par la population ou un reste de l’histoire de la Hongrie (Traité du Trianon) ? La Hongrie, par ce traité, a perdu 71% de sa superficie et 32% de sa population, une belle victoire de la diplomatie anglo-française, semblable à celle qui a découpé le proche Orient…

/Léon

*** edit d’Isa : j’en connais bien qui circulent en peignoir blanc et qui ne sont pas malades 🙂

 

 

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