[Leon]Isa reprend une idée des vacances 2017, à savoir : « Leon, et si tu écrivais l’épilogue de ce voyage ? » Donc, je m’y mets ?
Nous étions partis pour 2 à 3 semaines de vacances avec comme projet la Hongrie que nous avions visitée il y a 8 ans et surtout une visite impromptue à Niederkapel, siège de l’entreprise dans laquelle travaille Isa et bien sûr, rencontrer ses collègues autrichiens. Globalement, le contrat est rempli ! Nous sommes passés par la Suisse, l’Autriche, la Hongrie, la Slovaquie, l’Allemagne, l’Italie.
En deux mots, de grands moments de rigolades, de bien beaux paysages et un GPS auquel on a signifié son licenciement.
La Suisse
Que dire de ces deux cols, le Grimsellpass et le Furkapass ? Grandiose ! On les connait bien maintenant mais à chaque fois, c’est whaaaaa ! ! ! On y repassera certainement, surtout que l’on a trouvé un petit hôtel à Oberwald très agréable.
Mais la traversée de la Suisse, c’est loooonnnng comme un jour sans pain. Malgré tout, on avait prévu de la retraverser pour le retour mais la météo en a décidé autrement.
Le Danube
Quel beau fleuve ! Et disons-le tout de suite, il n’est pas bleu. Johann Strauss devait avoir fumé une pipe d’opium pour le voir bleu car il est plutôt (Pluto, c’est le chien) marron, terreux, limoneux quoi ! En Hongrie et en Autriche, il est large, ses méandres bordés de rives vertigineuses forcent la mélancolie. Le trafic fluvial est important, que ce soient les péniches ou les bateaux de plaisances. Les péniches. Rien à voir avec nos petites « Freycinet » de 39mètres de l’homme du Picardie non là, on est dans les gros gabarits de plus de 100 mètres de long, parfois avec deux péniches en parallèle. Les voir manœuvrer dans les lacets du Danube est assez impressionnant. Quant aux bateaux de plaisance, on voit aussi bien un gars en kayak se battant contre le courant, qu’un petit transbordeur transportant deux voitures ou qu’un gigantesque palace flottant où l’on peut séjourner plusieurs semaines ! Mais un jour ou deux, ce doit être sympa, n’est-ce pas Isa ?
Bratislava, en Slovaquie
Cette ville m’a fait rêver, sans savoir pourquoi. Peut-être le mot « slave » … Je voulais y passer, voir cette ville, circuler dans ces rues piétonnes, la comprendre. Eh bien, c’est raté ! Impossible de se garer, les parkings ne sont pas faits pour un 4×4 ! Il faudra y revenir en train. Ou en bateau, car cette ville est construite sur le Danube…
Ceci dit, j’ai bien aimé cette ville située dans une boucle du fleuve et autour d’une colline surmontée d’un château. Une vieille ville avec ses bâtiments datant de la période communiste, son réseau très largement étendu de tramway mais aussi une ville nouvelle avec ses immeubles modernes affichant les marques de produit high-tech.
Les slovaques ont l’air accueillants, bienveillants. La révolution de velours s’explique. Par contre, on est toujours sous l’influence de l’ex empire austro-hongrois, au moins pour la cuisine : Le « Wiener Schnitzel » est toujours à la carte du plus vieux restaurant de la ville (Leberfinger) où nous avons bien déjeuné.
Les frontières
Passer d’un pays à l’autre, c’est passer d’une culture à une autre, d’une langue à une autre, souvent d’une monnaie à une autre. C’est passer d’un monde à un autre, d’un système de lois à un autre système de lois. Et le passage en douane permet de matérialiser cette transition. Franchir une frontière, c’est une cérémonie, un rite de passage. Une frontière n’est pas un mur, c’est justement ce passage. Le fait de ne plus avoir de frontière nous a fait perdre cette étape majeure du voyage, comme une perte de repère, une perte d’identité, la faisant passer pour une perte de temps, une limite à la liberté de circuler, à l’unification.
Unification, uniformité ? Peut-être. D’ailleurs, on retrouve partout les mêmes enseignes : Auchan, Decathlon, Spar, Coop et bien sûr, le symbole absolu de la culture du « vite fait mal fait » : Mc Donald. Et dans les rayons des épiceries, on y retrouve les yaourts Danone, les bouteilles d’eau Volvic… Il devient de plus en plus difficile de trouver une véritable identité à chaque pays. Cette mondialisation sauvage, ce commerce international à la recherche du profit partout et à tout prix (atout prix ?), cette Europe, ce monde nivelle tout y compris ce qui fait de nous un être unique, un peuple, un pays, au risque de se voir traiter de raciste, d’extrémiste en tous genres. La diversité de notre monde, de nos cultures, de nos langues, fait la richesse de ce monde.
Une frontière territoriale doit être ouverte, permettre la circulation des biens et des personnes tout en contrôlant cette circulation afin de respecter les lois en vigueur. Rappelons-nous qu’il n’y a pas de vraie liberté sans loi.
/Léon
ps d’Isa plus de photos ici :